François CALVAT
François Calvat naît en 1926 à Nice, il est décédé en Juillet 2021.
C’est à partir de 1943, à l’âge de 17 ans, qu’il débute l’art de la peinture et des artistes comme Vincent van Gogh, Pablo Picasso mais aussi les acteurs de la scène artistique de l’époque tiendront un rôle fondamental dans ses premières créations, véritables reflets d’une vie paysanne en déclin.
Attentif au vécu comme à la matérialité des objets ruraux qu’il récupère, François Calvat développe le champ lexical de la lumière ainsi que celui de la matière : la couleur naît de l’altération des matériaux soumis aux intempéries.
La forme des œuvres se transforme au gré de leurs évolutions, les contrastes entre ombres et lumières sont crées par les fissures des assemblages. Entre sculpture, peinture et installation, l’œuvre de Calvat est tout en contraste, tensions et pourtant recherche d’une simplicité formelle.
Vers la fin des années 50, les artistes, étant pris entre l’austérité d’après-guerre et l’enthousiasme du boom économique, font du réel le support et le thème de leurs créations. Loin des préoccupations urbaines, François Calvat perçoit toutefois le phénomène et l’adapte à son propre environnement : à l’heure où les campagnes sont désertées, il capture dans ses œuvres le déclin du monde rural au travers de matériaux usés, jetés et abandonnés.
C‘est dès 1964 que cet artiste français introduit définitivement les objets dans ses œuvres et qu’il cesse la peinture.
Rejoignant les recherches d’artistes tel qu’Alberto Burri sur la matérialité des œuvres, François Calvat invite son public à une réaction physique et émotionnelle mais aussi intellectuelle, appelant à l’inconscient collectif par la symbolique des objets utilisés.
En 1975, les déchets assemblés deviennent les outils des recherches plastiques de François Calvat : le noir du goudron remplacé par le bois brûlé, les ocres des clous rouillés ou les différents gris du zinc travaillé par le temps sont les éléments de sa palette.
Dans les années 80, François Calvat place l’homme au cœur de ses préoccupations artistiques. Il insère dans ses œuvres de petites pièces en bois rappelant des lucarnes, des portes, des enclos, évoquant ainsi le quotidien.
En 1982, il se penche sur le fagotage, patient travail de ramassage de bois sec, ancestrale pratique humaine. Introduit dans des installations, toujours peint en bleu outremer, le fagot est sublimé : il perd son sens premier et évoque infini et éternité.
En 1988, François Calvat réalise une de ses installations majeures. Il occupe et transforme une grange calcinée à Saint-Martin d’Uriage, s’appropriant le squelette de cette ancienne bâtisse brûlée pour en faire une installation d’envergure, à partir de longs bois peints en bleus, installés dans l’enceinte préalablement couvert de 800 kg de charbon de bois.
Peu à peu, François Calvat délaisse un grand nombre de matériaux pour n’en garder qu’une petite sélection : le zinc, la tôle rouilée, le caoutchouc, le bois brûlé, sont alors confrontés à un acier pur issu de l’industrie. Les compositions se simplifient, sont plus épurées.
Depuis 2001, l’artiste choisit, dans les résidus de la société de consommation, des pièces métalliques portant un intérêt formel et non plus uniquement chromatique, qu’il fait retraiter (sablage, thermo-laquage, nickelage, etc.).
Les rebuts du quotidien deviennent de nouveaux objets manufacturés : les « ready-remake ».
L’œuvre de François Calvat, d’une extrême cohérence formelle et conceptuelle, n’a fait que s’épurer durant ses vingt dernières années, donnant naissance à une œuvre minimale et jouant avec la lumière.