Yvan DAUMAS
L’œuvre de Daumas, dans sa générosité sensuelle, met en scène tout un bestiaire surréaliste que n’auraient pas désavoué Bosch. C’est dans une mythologie païenne que s’accomplit le geste de Daumas; il nous confronte, sans préambule, à un monde peuplé de têtes grimaçantes, de crânes ricaneurs, d’oiseaux-reptiles et de silhouettes fongiformes qui baignent dans l’humus, la fange et le trouble des eaux mêlées. Par son trait sobre, puissant, incisif, Daumas tente, à sa manière, de régler ses comptes avec la mort et la folie.
Les œuvres d’Yvan Daumas ont été acquises par d’importants Musées, Centres d’Art et prestigieuses collections privées.
Yvan DAUMAS
L’œuvre de Daumas, dans sa générosité sensuelle, met en scène tout un bestiaire surréaliste que n’auraient pas désavoué Bosch. C’est dans une mythologie païenne que s’accomplit le geste de Daumas; il nous confronte, sans préambule, à un monde peuplé de têtes grimaçantes, de crânes ricaneurs, d’oiseaux-reptiles et de silhouettes fongiformes qui baignent dans l’humus, la fange et le trouble des eaux mêlées. Par son trait sobre, puissant, incisif, Daumas tente, à sa manière, de régler ses comptes avec la mort et la folie.
Les œuvres d’Yvan Daumas ont été acquises par d’importants Musées, Centres d’Art et prestigieuses collections privées.
Yvan Daumas, silences et transgressions
Parmi sa génération de la place Carli, Yvan Daumas était l’artiste le plus doué. Marcel Maréchal lui avait commandé une affiche, des décors et des costumes pour la mise en scène d’un « Falstaff » joué au Gymnase. Il s’est éteint dans la nuit du 13 avril.
On n’oubliera pas sa carrure et sa silhouette, ses cheveux longs et sa barbe rousse, son rire sans bride et ses yeux malicieux. Son père, qui fut militant communiste, exerça le métier de pêcheur. Né en 1943, Yvan Daumas a vécu son enfance et ses étés à Carry-le-Rouet : « Il savait nager et plonger avant d’apprendre à marcher » dit-on. Son diplôme des Beaux-Arts de la place Carli le situe au cœur d’une génération qui s’affirme aux alentours de 1968. Parmi ses proches, Jean-Jacques Surian, Michèle Sylvander et son grand ami Pascal Verbena, sont toujours actifs ; Jean-Jacques Ceccarelli est décédé en avril 2017.
Les moments les plus heureux de son cursus se situent entre 1972 et le début des années 1980. Les galeristes de son époque – Jean Puech et Jean-Luc Sarre au sous-sol de la librairie La Touriale, Jean-Pierre Alis depuis Athanor, Noëlla Gest à Saint-Rémy-de-Provence, André Nègre et Maurice Mistre dans les parages du cours d’Estienne d’Orves, plus tard l’Artothèque Artaud et le 10 de la rue des Marseillais – aimaient sa générosité, ses transgressions et son humour.
Ses tumultes les plus intimes, sa violence et sa sauvagerie, les éruptions de sa sensibilité se manifestaient dans sa peinture. Excepté lors de brèves incursions rue de Seine à Paris ainsi qu’à Vence chez Pierre Chave, Yvan Daumas n’a jamais pu s’exempter du provincialisme marseillais. Quelques-uns de ses travaux furent acquis par les musées lorsque Marielle Latour et Germain Viatte en assumaient la direction.
Pendant ses débuts, des accidents et des références rappelaient Francis Bacon et le mouvement Cobra. Après quoi, une étonnante fluidité, des gouaches et des techniques mixtes, des balafres et des tourbillons de couleur engendrèrent des sensations et une grammaire parfaitement singulières : on découvrait sur ses toiles des frissons, des joies et des effrois, des becs et des profils d’oiseaux, des rapaces ou bien des palmipèdes, des éléphants insoucieux des lois de la pesanteur, des bêtes de Lascaux et des serpents de mer. Sur le tard, pour des cannes taillées dans le bois, il avait sculpté de somptueuses têtes de mort.
« Regarde et ferme les yeux ! »
Pas d’illusions quant au contrat social, Yvan Daumas ne voulait pas devenir un « professionnel ». D’autres bonheurs – par exemple de grandes randonnées vouées à la recherche des champignons – des périodes de silence et d’inactivité pouvaient l’immobiliser longtemps. Il s’était établi à la Fève, près d’Allauch ; des cerisiers, les jujubiers et les vignes ainsi qu’un élevage de pigeons, de poules et de faisans dorés l’occupaient. Pendant le mandat de Robert P. Vigouroux, Dominique Wallon souhaita qu’il enseigne à Menpenti pour des adultes du périscolaire de Luminy-Beaux-Arts. Son ami Claude Langlois m’a raconté que lorsque ses étudiants lui demandaient conseil, il répétait souvent qu’il fallait regarder et fermer les yeux, « lâcher prise, peindre avec les yeux, avec les mains ».
Une légende commence, c’était son troisième infarctus. Yvan Daumas est parti pendant la nuit du mardi 13 avril. Pour ses dernières heures il écoutait Léo Ferré, « Merde à Vauban », « La Mémoire et la Mer » ; son épouse Michèle et son fils Yan étaient présents.
Article paru dans le quotidien La Marseillaise par Alain Paire, le 15 avril 2021
© Crédit photo : Patrick Box
- 1962 : Études à l’Ecole des Beaux Arts à Marseille
- 1967 : Élève de François BRET, en contact avec les peintres Jacques BUSSE et Mario PRASSINOS
- 1965 : Prix Claverie
- 1966 : Prix Lefranc
- 1967 : Prix Torrents
- 1968 : Exécution de fresques pour la crèche Municipale du Quartier du Panier à Marseille (La Piscine, Le Football)
- 1969 : Premier Grand Prix du Festival d’Avignon
- 2013 : Dans le cadre de Marseille Capitale Européenne de la Culture – « 13 Passeurs d’Emotion » du 6 au 31 Mai – Galerie Bartoli – Marseille (Olivier BERNEX, Robert Blanc, Jean Jacques CECCARELLI, Nisou Costa, Yvan DAUMAS, Georges GUYE, Claude LANGLOIS, Françoise MARTINELLI, Alain PUECH, Jean Paul PORTES, Jean Jacques SURIAN, Pascal VERBENA, Jean Marie ZAZZI).
- 1991 : Galerie Alphonse Chave – Vence
« Plaque Tournante » Marc Tomkins (Chorégraphe)
« Bureau Concept » Parc des Expositions – Paris
Galerie Serrero – Marseille
Chapelle du Couvent – Marseille - 1990 : « Transit » Eté Marseillais, Jardin Zoologique – Marseille
Usine Pébéo (Inauguration) – Marseille
Affiche pour Cripure – Théâtre National de Marseille
Inauguration du Théâtre Toursky – Marseille (en collaboration avec le groupe l’AM)
« La Planète ébranlée » Affiche Cinéma l’Alhambra (Estaque) – Marseille
Galerie Alphonse Chave – Vence - 1989 : « Art Sud » – Marseille
Art Jonction International – Galerie Chave – Nice
Théâtre des Bernardines – Marseille
Galerie Alphonse Chave – Vence - 1988 : Biennale Saint Victor – Marseille
Galerie Artothèque Antonin Artaud – Marseille
Alphonse Chave – Vence
Présence Contemporaine – Aix en Provence
Art Jonction – Nice - 1987 : Centre d’art Contemporain – Lacoux
Musée Cantini – Marseille - 1985 : « Rites du Vertige » Galerie Suspect – Amsterdam
Galerie Ethik « Oblets de Peintres » – Marseille - 1982 : « Exposition Galilée » Théâtre de la Criée – Marseille
« Lieux du Corps » – Gardanne
« Marseille sur Seine » Théâtre des Athénains – Paris - 1980 : Musée des Enfants – Vieille Charité – Marseille
Présence Contemporaine – Aix en Provence
«10 ans de création Contemporaines » Musée Cantini – Marseille
«Lieux d’artistes » Ateliers de Lorette – Marseille (Exposition organisée par le Centre Georges Pompidou) - 1978 : Collège d’Échanges Contemporains – Saint Maximin
- 1977 : « Bilan de l’aide à la première exposition » Fondation des Arts Graphiques et Plastiques – Paris
- 1976 : Galerie Influx – Marseille
- 1975 : « Six Jours de la Peinture » – Marseille
- 1972 : Groupe d’art Contemporain – La Seyne sur Mer
- 1971 : « 100 Artistes Provençaux » – Musée Cantini – Marseille
Goethe Institut – Marseille
Galerie Noella Gest – Saint Rémy de Provence
Maison de la Culture – Saint Étienne - 1968 : Chante Belle – Lubéron
Groupe d’Art Plastique – Salon de Provence